Pâles horizons, j'avoue...


J'avoue...

Aujourd'hui je ne sais plus qui je suis. Je ne suis plus moi, ou celle que j'ai voulu être ! Une créature déliée, sans autre besoin que l'essentielle subsistance.

J'ai longtemps vécu à travers les autres, j'ai donc voulu vivre rien que moi. Pour y parvenir, je me suis éloignée de tout ce qui m'entoure. J'ai voulu me suffire à moi-même ! Je ne voulais pas avoir besoin de reconnaissance, de dépendance, rien qui puisse retirer mon autarcie, rien qui puisse me lier à autrui.

Ce n'était pas de la solitude, puisque je ne la subissais pas. Je l'avais apprivoisée pour, vivre avec mon moi, faire mon voyage intérieur, me posséder, être moi ! Cette forme de repli me permettait de vivre protégée. Pas de besoins, pas de déceptions, rien que le moi antagoniste du moi.

Je ne me sentais pas triste car la solitude n'est pas l'analogie de la tristesse. La tristesse vient des fantaisies qui naissent dans la solitude. Je n'avais pas de fantaisies, pas de désirs, pas de chimères.

Je pensais me sentir heureuse, puisque je conçois que la tristesse vient des autres et non de soi. Je marchais, je m'alimentais, donc je vivais, j'étais moi !

J'ai vécu tel un robot, jusqu'ici, et je m'en suis, plutôt, pas mal sortie.

Mais depuis quelques temps, je ne me reconnais pas, les mots gentils me font défaut, je pleure l'absence d'éloges… Je vis, rien qu'en flairant ces mots !

Je n'aime pas ces besoins qui m'étiolent, m'assaillent et m'amoindrissent.

Je ne suis donc plus rien !? 

 

 




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