Larme égarée


J'ai perdu la capacité de pleurer. Et aujourd'hui, j'avais tant besoin d'une épaule amie où reposer ma tête ; où je pourrais baisser la garde et simplement laisser couler de mon âme les larmes que depuis longtemps incultes j'avale.

Aujourd'hui j'avais besoin de laisser de côté mon masque du quotidien, que depuis longtemps m'accompagne. J'avais besoin d'arrêter de faire preuve d'assurance et d'assumer mes carences, mes craintes, mes peines et mes tristesses. Je cherche sur mon visage les marques du temps qui s'émissent dans les notes de douleur de mes lèvres et dans l'opaque de mes yeux.

Je regarde dans le miroir, mais ce que je vois est le plus profond de mon être. Une histoire de luttes, de renoncements, les privations, des blessures dans l'âme qui font leur retour en ce moment et qui pèsent énormément. Elles obturent la vision du mérite de mes actes et de mes victoires.

Que reste-t-il pour moi ? L'isolement ? Où sont les soutiens dont j'ai besoin? J'ai été épouse, j'ai été et je suis mère, je suis complice, oui et alors ? Cette nuit sera une longue nuit. Les fantômes traverseront mon sommeil physique et hanteront mon âme. Aujourd'hui je me sens infiniment seule. Meurtrie profondément dans l'âme. Je m'endormirai, comme si je tombais dans un abîme.

Mon erreur, peut-être, a été de trop donner. J'ai perdu la valeur d'être nécessaire à trop être présente. Ce que je sais ; ce soir sera un combat entre l'être et la nécessité d'être. J'espère sortir entière de cette confrontation avec mes fantômes.

Où ai-je égaré mes larmes ?



30/08/2009
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